L'alliance sophronique : Pourquoi et comment choisir son sophrologue
Dans la vie fais confiance à ceux
qui peuvent voir ces trois choses : Ta peine derrière ton sourire, Ton amour malgré ta colère et la raison de ton silence.
– Proverbe oriental –
Vous portez une alliance ? Vous voyez le concept ? Non, pas celui d’être enchaîner «ad vitam eternam» à quelqu’un qui se veut être votre moitié pour le meilleur mais surtout pour le pire ! Ne soyez pas si pessimiste ! Je vous parle de ce lien, formé par le respect de l’autre, renforcé par le fait de vouloir son bien et son épanouissement jour après jour jusqu’à ce que la mort vous sépare… là oui, on le veut ! En sophrologie, c’est pareil, il est donc essentiel de savoir choisir son partenaire … enfin son sophrologue !
Une fois la rencontre établie, il vous faut vous poser quelques questions très simples : cette personne me paraît-elle saine d’esprit, en paix avec elle même et sans ego démesuré ? cette personne a-t-elle fait preuve de compassion, d’écoute attentive et bienveillante, de non jugement ? cette personne m’a-t-elle prouvé ses connaissances professionnelles et sa capacité à maîtriser et me transmettre les outils sophrologiques ? M’explique t’elle clairement le déroulement des séances ? Annonce t’elle ce qu’elle va faire et fait elle ce qu’elle a dit ? ai-je suffisamment confiance en cette personne pour confier mes doutes, mes blessures et mes peurs et la laisser m’accompagner, m’aiguiller sur mon chemin personnel ? Parfois il s’agit d’une intuition, un feeling, un ressenti … écoutez vous !
L’alliance qui se forme entre le patient et le sophrologue est inévitablement vouée à «rupture» … et heureusement ! Ce lien ne doit pas être pour la vie, et si un jour vous vous surprenez à dire «je suis suivie par un sophrologue depuis 15 ans», appréciez le fait que vous l’aimez bien … mais changez-le ! En France, et dans la plupart des pays occidentaux, nous connaissons la culture de la psychanalyse, nous avons cette croyance que le changement est aussi long que douloureux. Dix, Quinze années de thérapie ne sont pas rares. Comprenez-vous pourquoi l’arrivée des thérapies brèves est si mal vue ? Comprenez-vous pourquoi le monde médical en parle si peu ? Ces thérapies (l’hypnose, l’EMDR, la PNL, l’EFT etc …) méritent pourtant une diffusion à la hauteur de leurs bienfaits thérapeutiques !
La sophrologie est une discipline, une science, un art de faire et de mieux vivre. Le principe de base de la relation entre le sophrologue et son patient est un rapport entre adultes, entre deux sujets. Il n’est pas question de voir l’alliance formée par ces deux protagonistes comme hiérarchique, le sophrologue étant un maître et le patient un élève qui doit apprendre, écouter et obéir ! Quelle horreur ! Certes, le sophrologue a un savoir et son rôle est de le transmettre au patient, de lui apprendre la méthode et lui remettre les outils dont il a besoin pour arriver là où lui a décidé d’aller. Pour réussir à changer ce qu’il veut changer, en toute autonomie.
La subtilité de l’alliance sophronique est de comprendre que le patient va apprendre du sophrologue mais que cela est réciproque ! Le sophrologue doit savoir écouter la personne et pouvoir apprendre d’elle. Il y a un équilibre entre ces deux personnes, une alchimie de confiance, de respect et de partage. Tout le monde peut apprendre de tout le monde. Tout le monde doit apprendre de tout le monde. Sans jugement. Sans arrières-pensées bloquantes. Sans considération d’âge, de culture, de niveau social ou professionnel.
Le sophrologue n’est absolument pas un gourou, encore moins un «je sais tout», il accompagne et soutient la personne dans son épanouissement qui lui est personnel, légitime et juste. Il voit la personne telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être. Le sophrologue entre dans le monde du patient, le comprend, le ressent, le respecte.
Un bon sophrologue doit épouser votre réalité pour vous aider à l’embellir, à la positiver. Il doit vous guider dans des visualisations adaptées à votre vie ! Inutile de vous imaginer avec 35 kg en moins en une semaine ! Et que penser d’un thérapeute qui vous impose de prendre tous les jours 2 heures de temps pour vous, alors que vous avez trois enfants à gérer ? Non, vous devez apprendre des techniques pour vous relaxer, applicables dans VOTRE quotidien. Sinon, il s’agit d’un manque de compréhension de la part du professionnel.
Beaucoup de personnes confient avoir senti que leur sophrologue s’identifiait trop à leur problème, effectuant un véritable transfert et perdant la distance nécessaire à tout bon accompagnement. Cette attitude porte préjudice à l’ensemble de la profession et c’est pour cela que vous devez être capable de faire le choix d’un sophrologue compétent, empathique et ayant suivi une formation de qualité. Certaines ont aussi trouvé une écoute en pointillés, un manque d’intérêt, de sincérité ou pire, ont perçu un discours culpabilisant ou empli de jugements. Fuyez ! Et encore plus vite et loin si le sophrologue ressemble à madame Irma, utilise des incantations ou vous demande d’enterrer des poils de mangouste sous un peuplier un soir de demi-lune …
Auteur : Laura JAUVERT, Sophrologue.